Nous avons accueilli un journaliste étudiant durant un entraînement. Voici son excellent article sur notre club et notre sport. Bonnes fêtes à tous!
Saint-Médard, l’autre football
8 décIls courent, se plaquent et sautent en débardeur sur un terrain ovale. Leur but ? Mettre un ballon entre quatre poteaux. Découverte du football australien avec les Bordeaux Bombers, champions de France en titre.
« Les gars, les projos du terrain ont grillé, va falloir s’entraîner sur le demi-terrain des footeux. » annonce Fred Zohar, le président du club. Ses joueurs en rigolent. Qu’importe, ils partagent déjà les vestiaires avec l’équipe de rugby locale. Les Bombers ont un match samedi, le premier de la saison sur leur terrain de St-Médard-en-Jalles.
Vieux de 150 ans.
Mais comme ses joueurs, l’homme qui a lancé le club en 2007 ne se prend pas la tête. La principale mission de Fred ce soir : que tout l’effectif signe un ballon du club. Il sera envoyé au Boxwood Hill Bombers, l’ancienne équipe de Fred Zohar en Australie-Occidentale. «Les australiens nous ont offert un jeu de maillot pour toute l’équipe. On fait ça pour les remercier. » Bienvenue dans le monde du sport amateur.
Et pourtant cette joyeuse bande
« d’amateurs » incarne la référence de leur sport dans l’Hexagone.
Doubles champions en titre, vainqueurs de la Coupe de France, principaux
fournisseurs en joueurs de l’équipe nationale, les Bombers deviennent
l’équipe à battre pour tous les passionnés de « footy ». Quasiment
inconnu en France avec ses 150 licenciés, le footy, l’autre nom du
football australien, est une institution de l’autre côté du globe. « Là-bas, il y a 50 000 personnes chaque week-end pour voir les matchs, ici ils sont une trentaine » sourit Will, le trentenaire australien des Bombers. Avec ses règles édictées en 1859, The Australian Football Rules reste, après le rugby, le plus ancien sport collectif de la planète.
Plus technique qu’agressif« Il a les apparences du foot, le placement du basket, les plaquages du rugby, mais c’est un sport qui ne ressemble à aucun autre » résume Fred Zohar, ancien capitaine de l’équipe de France. La règle de base est simple : frapper un ballon ovale au pied pour qu’il rentre entre quatre poteaux. Un goal entre les poteaux centraux vaut six points, entre les montants extérieurs un seul. Pour empêcher l’adversaire de marquer, le plaquage est autorisé des épaules jusqu’à la taille. Un régal pour les anciens rugbymen.
Mais la comparaison s’arrête là. Avec les règles australiennes, la technicité prend le pas sur l’agressivité. Au bout de 15 pas de course, le joueur est obligé de faire une passe. Ces passes ne peuvent se donner qu’en frappant le ballon avec son poing ou son pied. Une passe au pied attrapée avant que le ballon ne touche le sol, un mark, offre un coup franc aux attaquants. Lorsque celui-ci est à proximité des poteaux, le goal est quasiment assuré. Toute l’essence du jeu consiste donc à bien se déplacer sur le terrain pour attraper le ballon d’un coup…avant que l’adversaire ne se rue sur vous. Compliqué ? Mettons ça en pratique.
Cuir et vomi
Il pleut, il vente et la température avoisine les 5°C. Peu importe, l’entraînement démarre. Courses, pompes et re-courses. Avec un terrain ovale deux fois plus grand qu’un terrain de rugby, le footy est avant tout un sport d’endurance. « Tout est basé sur la motricité en l’engagement. Le dernier journaliste qui est venu essayer a vomi. » lance, taquin, Fred Zohar. Place aux exercices. Premier constat : oui le footy peut faire mal. Mais là où l’on s’y attend le moins. Lorsqu’une passe est mal maitrisée, le cuir épais du ballon, agit comme un fouet sur la surface de la main. Loïc, un des joueurs de l’équipe de France, vous prend donc à part pour une initiation à la passe. Même chose lorsqu’on enchaine les passes au pied. Ces anciens footeux, rugbymen ou tennismen maitrisent. « Ca prend juste deux ou trois entraînements pur apprendre les gestes » rassure Robin, 18 ans, le dernier arrivé dans l’effectif.
En Australie, il faut 18 joueurs par équipe. Dans le championnat de France, par manque de licenciés, les oppositions sont réduites à 9 contre 9. Le placement reste donc essentiel. Là encore, il y a toujours un Bomber pour aiguiller les nouveaux. «En défense, suis-moi sans arrêt. Quand ton équipe gagne la balle, fais un appel sur le côté » indique Lucas dans l’équipe adversaire, tout en vous éclatant gentiment la mâchoire sur un dégagement. On se jette à terre, on poursuit son adversaire au marquage, on lève toujours la tête pour chercher ses coéquipiers. Le footy rassemble les sensations élémentaires du sport collectif. Rafraîchissant mais épuisant.
« Il y en a qui joueront avec les Kangourous de Strasbourg samedi ? »
questionne l’un d’entre eux à la fin de l’entrainement. Par manque de
licenciés, la ligue autorisait autrefois le prêt de joueurs le jour de
match. Mais le sport se diffusant peu à peu, avec maintenant 7 clubs dans le championnat,
la pratique n’est plus admise. Aucun bordelais n’enfilera le slip des
Kangourous. C’est au complet que l’équipe partira à la conquête de son
3ème titre de champion. En attendant que les projos soient réparés.
Thomas SC.
Bombers Bordeaux.
Chemin de Cantelaude, 33160 St-Médard en Jalles.
06 50 79 24 47
Licence + cotisation asso : 100€.
Entrée aux matchs : gratuite.
Le club organisera la coupe d’Europe en septembre 2013.
Plus d’infos sur http://bordeauxbombers.blogspot.fr/
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