Le foot est « aussie » australien
"Pour briller au footy, il faut avoir, entre autres, une bonne condition physique. (Photo Philippe taris)"
La Coupe de France de football australien va avoir lieu à Saint-Médard-en-Jalles ? Non ! Si ! Il ne m'en fallait pas plus pour aller à la rencontre de ce sport encore méconnu, mais qui gagne à l'être.
À peine le sujet proposé, des voix s'élevaient : « Le football australien ? Mais ça va être très physique, les gars se mettent de ces tampons... Tu es sûr ? » Pas déstabilisé, je fanfaronne : « Sans problème ». Renseignement pris et quelques vidéos plus tard, une certitude se dégage : pour jouer au football australien, mieux vaut ne pas avoir peur du contact. « Avec mes quelques matches de rugby dans les jambes ça devrait passer », pensais-je. Rendez-vous était donc fixé un samedi matin à 11 heures, à Saint-Médard, pour l'entraînement des Bordeaux-Bombers.
Une passe au poing
Arrivé sur zone, le temps de chausser mes crampons, d'enfiler short et tee-shirt, et je suis dans le bain. Frédéric Zohar, le président-entraineur-capitaine m'accueille d'entrée : « Tu me fais deux tours de terrain, puis ensuite tu enchaînes par des sprints et des sauts ». Voilà pour l'échauffement.
Quelques minutes après, le palpitant dans le rouge, le coach commence par m'apprendre les rudiments du jeu, le ballon tout d'abord, plus petit qu'une « bechigue » de rugby mais plus grand que celui du football américain, mais avec des lacets sur le dessus. Vient ensuite le moment d'apprendre la passe. Et là aussi, c'est la découverte, rien à voir avec la « vrillée » si prisée en Ovalie, non, il faut, de la main gauche, tenir le ballon, et, de l'autre, le frapper d'en dessous avec le dessus du poing fermé. Elle peut se faire dans toutes les directions. Idem pour la passe au pied. Les premiers essais ne sont guère concluants mais la trajectoire s'améliore avec l'exercice.
Dix minutes passent à pratiquer d'autres ateliers, je fais des pieds et des mains pour participer au mieux avec mes partenaires d'un jour. Tout le monde s'encourage. L'ambiance est bon enfant malgré l'objectif qui se profile pour les Bombers, la deuxième Coupe de France demain à Saint-Médard : « Cette coupe marque vraiment le début du football australien pour nous, explique Frédéric Zohar, d'autant plus que nous allons inaugurer un véritable terrain de footy (voir ci-contre).
Quatre perches par but
Pas question donc de « se péter », exhorte Frédéric Zohar, l'âme de ce jeune club qui a disputé et gagné son premier match officiel il y a à peine plus d'un an. Zohar veut du jeu, du jeu et encore du jeu. « On s'applique sur les passes, sur le positionnement des backwards (arrière) et des forwards (avants) », explique t-il. Avant de débuter l'opposition, il m'inculque les bases du jeu : « Il faut marquer du pied entre les poteaux ». Un coup d'oeil de chaque côté, il y a quatre perches par but, deux petites encadrant deux grandes. « Si ton tir passe entre les grandes, c'est six points, entre les petites un seul. Dans le jeu, tu peux plaquer le porteur de balles des épaules aux genoux, tu peux le pousser d'un coup d'épaule, mais jamais dans le dos et, tu ne peux pas courir plus de 15 mètres avec le ballon sans le faire rebondir ou lui faire toucher le sol ».
Un rythme élevé
Voila pour les bases, place au jeu. Je vais évoluer au centre du terrain, mon but étant de réceptionner les ballons de mes défenseurs et de transmettre à l'attaquant. D'entrée les courses d'appel se multiplient, sans que je touche beaucoup de ballons, le premier dont j'hérite, des réflexes de rugby me reviennent, je pars à la charge, j'ai très vite, trop vite à mon goût, trois défenseurs qui me viennent de tous les côtés et je tente une passe un peu hasardeuse à un partenaire, la balle est perdue et, pas le temps de souffler, il faut déjà défendre.
Le jeu s'enchaîne, sans trop de temps mort. Pour un sportif entraîné, le rythme est correct, pour moi, c'est une autre histoire. La partie n'a pas commencé depuis 10 minutes. Je souffle déjà, les mains sur les hanches, carbonisé. « J'arrête le magret », dis-je en plaisantant. « Et les frites », rajoute un de mes coéquipiers. Ambiance.
Bref, vous l'aurez compris, le football australien est un sport physique mais aussi très spectaculaire. Il demande à la fois du « coffre » mais aussi de la lucidité pour faire la passe dans le timing et un bon sens du placement. C'est en quelque sorte un croisement entre le football, le basket-ball, le rugby et aussi le handball.
Au total, on m'avait promis du brutal, j'ai surtout eu droit à une grande rasade de foncier.
http://www.sudouest.com/gironde/sports/rugby/article/638732/mil/4763465.html
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